lundi 10 avril 2017

ALLONS VOTER – Un collectif se mobilise contre l’abstention chez les expatriés

Qu’est-ce qui empêche les Français résidant à l’étranger d’aller voter massivement ? Peut-être un manque d’information ? Dans l’espoir de susciter un réflexe civique, un collectif d’une trentaine de jeunes Français expatriés bénévoles a mis en place en un temps record la plateforme "Allons voter" pour décider leurs concitoyens à mettre un bulletin dans l’urne. 
"L'adulte ne croit pas au père Noël. Il vote."
 La citation de Pierre Desproges est largement mise en avant sur le site Allonsvoter.org. A l’origine de l’initiative, c’est bien la forte abstention qui touche traditionnellement les Français de l’étranger. « La participation était de 42% pour la Présidentielle de 2012, contre 80% en France. On s’est demandé comment faire pour aider les expatriés à voter », explique Claire Foulquier-Gazagnes.

A partir d’échanges sur la plateforme collaborative slack, à propos des élections, une dynamique s’est mise en route : « Une trentaine de personnes environ a souhaité agir. On a en commun d’avoir entre 25 et 35 ans, de vivre à l’étranger et d’être tous en en lien avec l’écosystème numérique, dans des startups ou de grands acteurs comme Google ou Ubisoft. Plusieurs personnes ne savaient pas comment voter. On a décidé de monter un site d’information. Comme nous sommes des geeks, on a eu une approche pragmatique, on voulait une interface simple, avec une expérience utilisateur fluide. Chacun a participé selon ses compétences. Ce sont deux femmes qui ont codé. On a fait un gros travail sur les données, pour recenser tous les bureaux de votes, les horaires des consulats…  L’initiative est accueillie avec bienveillance du côté du ministère des Affaires étrangères et du développement international. « Il n’y avait pas de base ouverte recensant tous les consulats par exemple, ou les horaires pendant lesquels il est possible de venir faire une procuration. Nous avons dû jongler entre les différents sites administratifs pour agréger toutes les informations utiles. Notre travail pourra être reversé sur Data.gouv.fr. ».
Une belle histoire
Au bout de deux ou trois semaines de développement, le site est donc opérationnel, et progressivement touche de plus en plus d’expatriés. « Les démarches à effectuer sont clarifiées et de nombreux utilisateurs nous disent avoir compris. Le vote est parfois empêché par des contraintes matérielles, on propose des solutions ». Des événements voient le jour en Europe ou en Amérique du Nord principalement, dans les consulats, où des volontaires se mobilisent pour informer et sensibiliser aux procurations. Des partenariats se mettent aussi en place avec des boulangeries sur le thème « un croissant, une procu ».  « Si l’on en croit la localisation de nos relais sur les réseaux sociaux, on pense avoir déjà atteint environ 100.000 Français de l’étranger » s’enthousiasme Claire Foulquier-Gazagnes. Le site doit encore être plus précis : « on fait beaucoup d’efforts pour parvenir à recenser toutes les tournées consulaires à venir pour recueillir les procurations. »

Y a-t-il une volonté politique derrière ce site ? « Aucunement, répond Claire. Dès le départ dans le groupe, il y avait de nombreuses opinions différentes. Le point clé, c’était de faire un effort civique. C’est juste une belle histoire, avec des jeunes gens autour du monde qui souhaitent apporter leur petite pierre à l’édifice. »
MPP (www.lepetitjournal.com) jeudi 6 avril 201